Troisième album du projet « Panam Panic » mené par le pianiste Robin Notte, Love of Humanity est à la fois une ode à la danse et à l’amour, un manifeste ouvert à la galaxie jazz et un pamphlet contre l’absurdité d’un monde privé de liens sociaux. En attendant la sortie de l’album le 4 juin sur Melius Prod, le Grigri vous dévoile en exclusivité le brûlant titre éponyme « Love of Humanity ». Et on vous conseille fortement d’être à proximité d’une terrasse pour pouvoir vous refroidir après avoir pris cette décharge électrique.
Depuis sa formation en 2008, le casting de Panam Panic a pour ainsi dire connu une révolution à 360°. Le saxophoniste Max Pinto, cofondateur du projet, a quitté l’aventure en 2018 et Robin Notte, désormais seul aux commandes, a choisi de s’entourer d’un nouvel équipage, aussi jeune que diablement talentueux. On retrouve alors à la trompette Alexandre Herichon (No Jazz, Electro Deluxe), au sax, à la flute et aux scratchs Lucas Saint-Cricq (Laurent Coulondre, Caravan Palace), à la batterie Tao Ehrlich (Erik Truffaz, Ishkero) et à la basse Pierre Elgrishi (Franck Tortiller, M). En bref, une belle brochette de jeunes musiciens parisiens, habitués à la scène et au mélange des genres.
L’équipage change certes, mais la philosophie reste la même. Depuis ses débuts, Panam Panic porte haut et fort une certaine idée du jazz. Cette idée, c’est celle d’une ouverture radicale sur le présent. D’abord, parce que ces trublions n’hésitent pas à aller puiser aussi bien dans l’énergie du hip-hop que dans les textures des musiques électroniques ou dans la virtuosité du be-bop pour nous livrer un jazz organique, à la fois exigeant et accessible. Un héritage qu’ils doivent en particulier à deux grands trompettistes, Roy Hargrove et Takuya Kuroda, auxquels ils rendent un hommage vibrant sur les titres « Takuya » et « RH ».
Avec cette ode à l’amour, à la fête et aux rythmes endiablés qu’est « Love of Humanity », l’émulation grouillante de la ville qui reprend vie a désormais sa bande-son. Et ça donne terriblement envie d’aller crier sur tous les toits cette joie enfin retrouvée.
Ensuite, parce qu’il y a souvent – et d’autant plus sur Love of Humanity – un sous-texte politique caché derrière ces grooves endiablés. Après avoir invité les rappeurs Gaël Faye et Ike Turnah sur leur précédent opus The Black Monk, ils invitent cette fois-ci Mattic (Wax Tailor) sur « Chaos » et samplent une partie du fameux discours de Charlie Chaplin dans The Dictator sur « Love Of Humanity ». Le titre prend alors une dimension franchement politique et revendicatrice, comme un appel à questionner nos choix, et à se ressaisir de notre liberté en ces temps troublés. La mélodie épouse parfaitement ce cheminement qui se confond un moment dans l’obscurité avant de s’ouvrir sur une lumière d’espoir, une reconquête du libre-arbitre symbolisée peut-être par l’improvisation envolée au synthé.
Alors qu’on reprend doucement contact avec la réalité, après des mois interminables de torpeur confinée, le groupe le plus bouillant de la capitale débarque à point nommé pour nous remettre les idées en place. Avec cette ode à l’amour, à la fête et aux rythmes endiablés qu’est « Love of Humanity » (qui a d’ailleurs été enregistré en live avant d’être retravaillé en studio), l’émulation grouillante de la ville qui reprend vie a désormais sa bande-son. Et ça donne terriblement envie d’aller crier sur tous les toits cette joie enfin retrouvée. Bref, le genre de claques qui vient faire vibrer toutes nos molécules et qu’on aimerait prendre tous les matins au réveil.
L’album paraîtra le 4 juin sur le label Melius Prod, et ça va dépoter. Vous pouvez le précommander dès maintenant en cliquant ici.
Auguste Bergot