C’est un projet à la fois étonnant et émouvant: la rencontre entre un multi-instrumentiste français et un poète révolté américain disparu le 22 août dernier. Prévu pour le 5 novembre sur le label Jarring Effects, Vanity Vanity All is Vanity est un concept album au blues synthétique dont on vous présente en avant-première le titre de clôture, “Venezia”.
Jack Hirschman a longtemps été considéré comme le “dernier des poètes de la Beat Génération”. Et s’il y a bien un mouvement littéraire qui s’est épris de jazz, de musique(s) et de déclamation live, c’est bien la bande à Jack Kerouac, Allen Ginsberg et William Burroughs. Il y avait donc du sens pour le producteur lyonnais Schvédranne à proposer une collaboration inédite avec l’Américain. Les deux artistes ont sélectionné ensemble une série de poèmes dans les textes, anthologies et recueils de Jack Hirschman. Puis, à l’occasion de deux de ses passages en France, Schvédranne l’a enregistré, filmé et photographié en train de lire et vivre ses textes.
Aujourd’hui, le projet prend une dimension bien plus mélancolique et poignante puisque depuis ces séances d’enregistrement, le poète new-yorkais de naissance mais californien de coeur est parti rejoindre ses potes poètes dans l’au-delà. Jack Hirschman s’est éteint le 22 août dernier à l’âge de 87 ans. Traducteur d’Artaud, Mallarmé, Pablo Neruda ou Vladimir Maïakovski, militant engagé contre la guerre du Vietnam, prof de Jim Morrison, il semblait avoir vécu mille et une vies. L’un de ses derniers recueils de poèmes le résumait bien: Passion, Provocation and Prophecy, la trinité de tout bon artiste.
Baptisée “Venezia”, cette douce ballade cabossée clôture le disque de son accent latin. On dirait un mélange entre du Rodrigo Amarante et du Iggy Pop version Arizona Dream.
Habité par un blues synthétique et un souffle éclectique, cette étonnante fusion producteur électro-poète électrique sortira le 5 novembre sur le label Jarring Effects sous le nom de code: Vanity Vanity All is Vanity. Tiré de l’Ancien Testament, le titre de l’album fait référence à l’un des poèmes de Jack Hirschman. Pourtant, ce titre ne doit pas être pris de manière négative (tout n’est que vanité, le monde est pourri, la mort est proche). Non, c’est au contraire une invitation à la sérénité, une manière de relativiser toutes les petites misères du quotidien pour se concentrer sur le principal: passer le temps en musique.
Pour Le Grigri, Schvédranne a accepté de dévoiler en exclusivité le second single de ce projet si spécial. Baptisée “Venezia”, cette douce ballade cabossée clôture le disque de son accent latin. On dirait un mélange entre du Rodrigo Amarante et du Iggy Pop version Arizona Dream. 2’42 de plaisir(s) simple(s) où l’on pense même distinguer comme une ambiance de bar, du moins de verres qui s’entrechoquent. Logique: pour la Beat Génération l’ivresse n’est pas que métaphorique. Cheers donc à l’écoute de ce digestif sonique.
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