Après le monument Otis Redding, après Otis le génial scribe campé par Edouard Baer chez Alain Chabat, voici venu le temps d’Otis Sandsjö. Hébergé par We Jazz Records, le label finlandais dont on n’a de cesse de vous chanter les louanges, ce saxophoniste suédois a l’habitude de traîner avec de jeunes gens fort fréquentables qui ont eux-même l’habitude de passer sur une radio fréquemment forte, à savoir Le Grigri: les fascinantes chanteuses Lucia Cadotsch et Isabel Sörling ou la troupe dynamite de Koma Saxo.
Deux ans après le premier tome prometteur de son projet Y-OTIS (avec son binôme-à-la-vie-à-la-mort Petter Eldh ou encore Tilo Weber à la batterie), on transpirait la curiosité par tous les pores à l’idée de découvrir le tome 2. Et on n’a pas été déçus. On dirait même plus: on a été soufflés, terrassés, décalqués. Moderne, electro-organique, sophistiqué, enveloppant, éclatant, Y-OTIS 2 est une masterclass de jazz synthétique. Synthétique de par la formidable utilisation des machines, des effets et des textures electronica – on pense parfois à Boards of Canada sur l’inspirante ouverture “waldo”. Synthétique de par le melting-pot d’influences, de références, de traditions – on navigue dans l’état d’esprit d’un Makaya McCraven ou d’un Nils Petter Molvaer.
Au milieu de ce magnifique travail de production, de direction artistique et d’arrangements (gros coeur sur les flûtes de “tremendoce”), on ne peut que saluer l’art du rebond d’Otis Sandsjö: chacune de ses compositions ressemble à un très bon thriller qui surprend dès que la routine menace de s’installer, comme si sa musique n’était pas à tiroirs mais à ressorts. Le meilleur exemple de cette philosophie, c’est le morceau de clôture, le fabuleux “atombahn” – un évident clin d’oeil au célèbre “Autobahn” de Kraftwerk, le groupe culte des flûtes tournoyantes et des textures electro-organiques. Bref, vous avez compris où on voulait en venir: Y-OTIS 2 est un véritable Meisterwerk.
🇬🇧 After the monument ‘“Otis Redding”, after Otis the brilliant scribe played by Edouard Baer in Asterix, time has come for Otis Sandsjö! Hosted by We Jazz Records, the Finnish label we keep talking about, this Swedish saxophonist is used to hanging out with very nice young people such as the fascinating singers Lucia Cadotsch and Isabel Sörling or the dynamite troupe of Koma Saxo. (…) Discovering this record, we have been amazed and blown away. Modern, electro-organic, sophisticated, enveloping, radiant, “Y-OTIS 2” is a synthetic-jazz masterclass. (…) In the midst of this magnificent work of production, artistic direction and arrangements (big heart for the flutes on“Tremendoce”), we can only recognize Otis Sandsjö’s art of rebound. The best example of this philosophy is the closing track, the fabulous “Atombahn” – an obvious tribute to Kraftwerk’s famous “Autobahn”, the legendary group of spinning flutes and electro-organic textures. To make it short : Y-OTIS 2 is ein wirklich Meisterwerk.