Figub Brazlevič

Kaseta De Ouf, disque de la semaine du Grigri du 13/01 au 19/01

Parfois un seul titre suffit. En quelques secondes, on sait qu’un album va vous coller aux basques comme un chewing-gum sous la basket. C’est le cas de Kaseta de Ouf. Dès le morceau de bravoure d’ouverture, “Savior Of The Muse”, on a senti qu’on tenait notre premier album de la semaine de 2020. Pourquoi? Parce que c’est du beatmaking d’orfèvre: minimal et sophistiqué à la fois, ça frémit et fourmille dans tous les sens – un bon beatmaker est comme un bon aphoriste, il doit se shooter à la concision. Parce que c’est du beatmaking gorgé de samples soul et jazz (cf. le classieux “Mi Smo Jedno” ou le très moite “Devoted Passion”). Parce que c’est du beatmaking old school mais pas passéiste – la preuve, le morceau “K.R.E.A.M.” qui fait un clin d’oeil évident au “C.R.E.A.M.” du Wu-Tang, tout en faisant un beau pas de côté.

Cette philosophie, l’Allemand Figub Brazlevič l’a lui-même synthétisée en une formule: Olschool Future. C’est le nom de son premier LP sorti en 2012 chez Sichtexot Records. Mais c’est aussi le nom du crew de beatmakers qu’il a co-fondé. L’autre grande création de ce Berlinois qui s’auto-définit comme fils du Soleil (sa mère) et de la Lune (son père), c’est le label Krekpek Records. En plus d’être une mine d’or de boucles hip-hop (Sátyr) ou de raps en allemand (Terra Pete), c’est le terrain de jeu de son binôme graphiste, Benne Basquiat. La preuve encore avec cette splendide pochette de Kaseta De Ouf qui pourrait – easy – servir d’affiche pour un James Bond et qui résume bien cet album en question: vintage, sexy, plein de collages, de mariages et de coups de pétard.

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« Daughter of a temple », le nouvel opus de la chanteuse et multi-instrumentiste américaine d’origine indienne Ganavya est lui-même un temple. Un espace-temps partagé avec plus de 30 artistes tels Shabaka Hutchings, esperanza spalding, Wayne Shorter, Vijay Iyer ou Immanuel Wilkins pour invoquer, dans une fusion parfaite entre spiritual jazz, traditions indiennes et musiques de dévotion et de transe, les grands dieux/déesses du Love Supreme.

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Quatrième projet du musicien Karl Onibuje et pour fêter ça il a décidé de s’entourer de valeurs sûres de la scène londonienne avec notamment Yohan Kebede (Kokoroko) ou encore Yusuf Ahmed (Unknown To Known). Les claviers sont mis ici en avant par de superbes mélodies avec un mélange bien dosé d’acoustique et d’électronique, agrémenté à certains moments de petites touches d’afrobeat. Un album parfait pour votre pote râleur qui n’aime pas le jazz !

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