Resavoir

Resavoir, disque de la semaine du Grigri du 29/07 au 04/08

À force, on va devoir investir nos économies (qui s’élèvent à environ trois francs, six sous) dans le label américain International Anthem. C’est simple, on est presque obligés de se retenir d’élire chacune de leurs nouvelles sorties “disque de la semaine” – sinon on ne passerait que du International Anthem sur Le Grigri. Damon Locks il y a un peu plus d’un mois, Angel Bat Dawid en début de saison, Makaya McCraven il y a un an: toutes les sorties de la firme de Chicago sont emballantes dans leur manière de claquer les fesses du jazz à petits coups d’électro, de hip-hop ou de gospel. Avec Resavoir, on tient d’ailleurs un disque qui synthétise bien l’esprit du label et, plus généralement, de la ville de Barack Obama: à mi-chemin entre le post-rock léché de Tortoise de Jeff Parker et le jazz biberonné au hip-hop de Makaya McCraven.

A tel point que ce collectif mené par le trompettiste Will Miller sonne parfois comme si Radiohead s’était mis à l’impro. Mais aussi comme si le Yesterdays New Quintet de Madlib avait été réel et non fictif. En moins de trente minutes, Resavoir propose un passionnant exercice de beatmaking live: le collectif a samplé et intégré une foule de musiciens (Brandee Younger, Sen Morimoto, Carter Lang, Knox Fortune, Macie Stewart) pour donner de l’épaisseur à son mille-feuilles sonique. Résultat, si on pense parfois au lyrisme minimaliste des Londoniens de Spring Heel Jack (Songs and Themes avec Roy Campbell et John Tchicai), on pense surtout que Resavoir est un fabuleux shoot de chlorophylle dans les narines de 2019, à l’image de sa pochette conçue par l’artiste au nom le plus cool de Chicago: Crystal Zapata.

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« Daughter of a temple », le nouvel opus de la chanteuse et multi-instrumentiste américaine d’origine indienne Ganavya est lui-même un temple. Un espace-temps partagé avec plus de 30 artistes tels Shabaka Hutchings, esperanza spalding, Wayne Shorter, Vijay Iyer ou Immanuel Wilkins pour invoquer, dans une fusion parfaite entre spiritual jazz, traditions indiennes et musiques de dévotion et de transe, les grands dieux/déesses du Love Supreme.

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Quatrième projet du musicien Karl Onibuje et pour fêter ça il a décidé de s’entourer de valeurs sûres de la scène londonienne avec notamment Yohan Kebede (Kokoroko) ou encore Yusuf Ahmed (Unknown To Known). Les claviers sont mis ici en avant par de superbes mélodies avec un mélange bien dosé d’acoustique et d’électronique, agrémenté à certains moments de petites touches d’afrobeat. Un album parfait pour votre pote râleur qui n’aime pas le jazz !

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