Brad Mehldau

Finding Gabriel, disque de la semaine du Grigri du 27/05 au 02/06


Il fallait bien que ça arrive un jour. Depuis le temps que Brad Mehldau clame sa passion pour Bach à tour de projets, il était écrit que le pianiste américain allait nous sortir un jour son oratorio de sa besace. Le voici, le voilà et il a une sacrée gueule d’atmosphère – tendance synthétique, jazz fusion et judéo-chrétienne. Et comme dans La Passion Selon Saint-Matthieu, il y a de l’émotion, de l’innovation, des contrechants, des contrepoints et des choeurs à gogo entonnés ici par des voix amies que sont Becca Stevens, Kurt Elling ou Gabriel Kahane. Mais à la différence de Jean Sebastian, Mehldau se sert de la Bible pour balancer de petits taquets politiques. Notamment à un fou de Dieu, de murs et de pistolets nommé Trump sur le survitaminé “The Prophet is A Fool”. Car malgré ses multiples références bibliques, Finding Gabriel n’est pas un disque de cul-béni. Il s’inscrit tout simplement dans la tradition des oeuvres qui cherchent dans l’Ancien Testament des clés universelles pour comprendre le présent. Et surtout, il se décline en dix morceaux complètement chelous et profondément biberonnés à multiples substances dopantes: l’hélium, la dopamine, l’EPO, le vintage ou l’amitié (puisqu’on y retrouve une partie de sa bande, de Mark Guiliana à Ambrose Akinmusire). On dirait parfois le mix entre deux des meilleurs albums de Mehldau, Taming The Dragon et Largo. Bref, tout le monde le dit depuis quelques jours, mais c’est vrai: Finding Gabriel est un putain de grand disque dont on n’a pas fini de saisir les contours.

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« Daughter of a temple », le nouvel opus de la chanteuse et multi-instrumentiste américaine d’origine indienne Ganavya est lui-même un temple. Un espace-temps partagé avec plus de 30 artistes tels Shabaka Hutchings, esperanza spalding, Wayne Shorter, Vijay Iyer ou Immanuel Wilkins pour invoquer, dans une fusion parfaite entre spiritual jazz, traditions indiennes et musiques de dévotion et de transe, les grands dieux/déesses du Love Supreme.

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Quatrième projet du musicien Karl Onibuje et pour fêter ça il a décidé de s’entourer de valeurs sûres de la scène londonienne avec notamment Yohan Kebede (Kokoroko) ou encore Yusuf Ahmed (Unknown To Known). Les claviers sont mis ici en avant par de superbes mélodies avec un mélange bien dosé d’acoustique et d’électronique, agrémenté à certains moments de petites touches d’afrobeat. Un album parfait pour votre pote râleur qui n’aime pas le jazz !

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