L’habit ne fait pas le moine. On nous le dit souvent, mais c’est quand on y est confronté qu’on saisit véritablement ce vénérable ode à la suspicion. Car derrière ce sympathique canard défoncé sur fond rose bonbon sucé se cache en réalité un disque au spleen enveloppant, aux productions mi-électro de jeux vidéo, mi-guitare de blues foutraque – parfois même presque jazz-fusion (sur “earnie”, “Over Girls”, “Black is The Bueaty” ou “Weather Machine”). Et puis, derrière ce nom de rappeur chelou – Wilma Vritra – se dissimule en fait un duo transatlantique qui a composé sa musique à grands coups d’allers-retours par mails: à notre gauche Wilma Archer, producteur et guitariste anglais; à notre droite Pyramid Vritra, ex-membre du très successful collectif californien Odd Future aux côtés de Tyler, The Creator, Earl Sweatshirt ou Frank Ocean. L’une des forces émotives de Burd, c’est qu’il arrive après une grosse période de dépression pour l’Américain. De ce mal, le garçon tire des fleurs de rap complètement capiteuses. Aux antipodes du hip-hop formaté, le disque ressemble du coup à un journal intime écrit à quatre mains. D’où son côté forcément DIY et délicieusement versatile.
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