Tous les fans de Star Wars le savent très bien. Dans l’épisode 1 (qui est devenu avec le temps le numéro 4), on voit le fameux de groupe de jazz de la Cantina de Chalmun. Mais dans ce futur intergalactique imaginé par George Lucas, les Modale Nodes déroulent un swing ultra school à la Benny Goodman. Comme le réalisateur américain aime bien retravailler son film (quitte à le trahir ?), il pourrait plutôt penser au Nyeusi de Justin Brown pour une prochaine mouture de son oeuvre culte. Car pour son premier opus en leader, le batteur de Flying Lotus et Ambrose Akinmusire a mélangé les textures labyrinthiques du premier et le jazz sophistiqué du second pour imaginer un album sous forme de science-fiction (et/ou friction) instrumentale. Interludes bien sentis, titres mystérieux, synthés gros comme une maison blanche et basses qui font gigoter les poignées d’amour : Nyeusi (« noir » en swahili) s’amuse à réinventer le concept de danse sombre élaboré en son temps par Herbie Hancock, le (nouveau) pote de Flying Lotus et Ambrose Akinmusire. La boucle est bouclée.