BLK ODYSSY

BLK VINTAGE, disque de la semaine du Grigri, du 20/09 au 27/09


BLK ODYSSY – BLK VINTAGE

Sam Houston et Alejandro Rios venaient de démarrer une formation blues-rock quand la pandémie a surgi. Loin d’y voir une fatalité pour le devenir du groupe, Sam Houston explique que le confinement qui s’en est suivi a en réalité été « la meilleure chose qui leur soit arrivée musicalement ». Le duo y a vu l’occasion de repenser leur place en tant qu’artistes et de redéfinir l’esthétique qu’ils voulaient porter. Ils ont alors exploré leurs influences communes – Funkadelic, Parliament, Kendrick Lamar, Frank Ocean, Led Zeppelin – et les ont retravaillées, remodelées pour nous livrer cette œuvre totale, aboutie, et qui est encore loin d’avoir obtenue la reconnaissance qu’elle mérite.

“Un album d’une intensité folle, aussi férocement politique, que mystérieusement sensuel”

BLK VINTAGE, c’est une odyssée à la fois musicale et politique. Musicale parce qu’on est balancé entre toutes les influences stylistiques qui sillonnent cet album : du blues-rock (“BIG BAD WOLF/SOBER”) à l’afrobeat (“MURDA”), en passant par le jazz (“YA NO PODIA SALIR”), la soul (“HANG LOW”) ou la funk (“FUNKENTOLOGY”). Et politique parce que les luttes et tourments vécus par les afro-américains traversent les textes de Sam Houston et croisent parfois son histoire personnelle (à commencer par la mort de son frère, assassiné par la police en 2013, qu’il dévoile sur “DRINKING GOOD”). En ce sens, le titre du groupe pourrait être une référence à l’ouvrage de l’historien afro-américain Nathan Higgins (Black Odyssey) qui retrace le destin des esclaves afro-descendants arrachés à leurs foyers pour servir les colonies.

En résulte un album d’une intensité folle, aussi férocement politique, que mystérieusement sensuel. La pochette de l’album, qui est en elle-même une œuvre d’art, annonce déjà la couleur : ce sera tragique, mais ce sera beau ; ce sera un hommage aux défunts, mais ce sera aussi une naissance. Un grand album, en tout cas, c’est certain, qui rappelle (encore modestement certes) des monuments comme To Pimp a Butterfly ou Voodoo. Leur épopée ne fait que commencer mais on leur prévoit déjà un destin homérique.

Nos titres coup de coeur : BLK VINTAGE, FUNKENTOLOGY

Last news

Comme un je-ne-sais-quoi de très français dans un jazz marqué par la nouvelle génération anglaise pour le quintet Naïram de Jasmine Lee qui sort un premier opus inspiré des Nerija, SEED Ensemble ou encore Maisha. Mais un opus qui parvient à s’en affranchir aussi, en particulier par le jeu du flutiste Alexandre Aguilera, pour offrir un ménage à 3 réussi entre improvisation, spiritual jazz et jazz métissé.

Listen/Buy ↗

À paraître sur le label Light in the Attic Records, Even the Forest Hums : Ukrainian Sonic Archives 1971-1996 compile des musiques ukrainiennes de l’ère soviétique à la période post-URSS. Si la promesse, de mettre en lumière des morceaux rares de folk, rock, jazz et d’électronique, est aussi bonne que les deux premiers extraits alors vivement la sortie complète le 18 octobre.

Listen/Buy ↗

D'autres albums coup de cœur

© Le Grigri, 2024 — Made with 🖤 — World Best Radio of the year 2062