Thijsenterprise

Three Houses (Driehuizen), disque de la semaine du Grigri du 21/06 au 27/06


Three Houses (Driehuizen) (Rucksack Records)


Un Hollandais exilé à Barcelone qui sort en solitaire un disque de jazz artisanal gorgé de beats hip-hop, voilà comment on pourrait résumer Three Houses (Driehuizen). Voilà aussi comment on pourrait résumer un certain parangon du “son Grigri”. Quand on a fondé la radio, il y a maintenant 3 ans (merci pour tous vos messages d’amour soit dit en passant), c’était typiquement ce genre de projet hybride qu’on avait envie de mettre en avant. À savoir des musicien.ne.s qui osent sans soucier des formats ou du qu’en dira-t-on.

Des énergumènes de cet acabit qui n’ont pas accès aux “grands médias”, on est heureux d’en avoir dégoté plusieurs cette année: Mal Devisa aux Etats-Unis, Eli A. Free au Ghana ou Cheb au Maroc pour n’en citer que trois. Avec Reinier Thijs alias Thijsenterprise, en voilà encore un spécimen bien rauque’n’roll. Et si on devait lui trouver un seul défaut, ce serait son alias bien difficile à prononcer pour des enfants des langues latines comme nous. Pas grave, il se rattrape avec des titres de morceaux plus évidents: le très accrocheurs “Y Y Y” ou “Sunglasses for Summertime in The Zoo”.

Bref, le disque sonne un peu comme si John Coltrane rencontrait J Dilla (c’est flagrant sur “Lessons in Solitude”).

Quatrième album d’un saxophoniste-beatmaker signé sur un label hollandais qu’on aime beaucoup (Rucksack Records à qui l’on doit le dernier projet du Russe LTF), Three Houses (Driehuizen) fait partie de ces albums qui fondent jazz et hip-hop dans un même moule DIY. Sur des beats arides et des basses profondes, le Barcelonais d’adoption enchaine des solos tour à tour mélodiques, free ou hypnotiques (et parfois les trois à la fois comme sur “Trix”). Bref, le disque sonne un peu comme si John Coltrane rencontrait J Dilla (c’est flagrant sur “Lessons in Solitude”).

The Train n’est pas le seul lien de parenté sonique qu’on peut trouver à Thijsenterprise. Quand il enfourche sa clarinette, on pense évidemment à Angel Bat Dawid et le clair-obscur “Koyaanisqatsi” aurait très bien pu figurer dans le chef-d’oeuvre de l’Américaine sorti il y a deux ans, The Oracle. Pharoah Sanders, The Comet is Coming, Knxwledege ou Philip Glass font partie des fantômes qui tournent autour de ces Three Houses hantées qu’on conseille à tous les amateurs de sensations fortes à taille humaine.

Mathieu

Reinier Thijs alias Thijsenterprise expérimente la vitesse de la lumière.

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La chose qu’on entend de suite : c’est ce flow rocailleux, grave, qui prend de la place. Puis il y a aussi cette écriture, remplis de métaphores étranges et de punchlines macabres, lâchée sur des intrus (toutes de grandes qualités) entre samples enfumés et ambiance claustro. Avec cet excellent premier projet, on part à la découverte de l’univers de miles cooke, MC originaire de Brooklyn . Cet album n’est pas un portrait de l’artiste pour sûr, mais c’est surtout une sacré entrée en matière pour ce nouveau rappeur à suivre de très prés.

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Le guitariste Paul Jarret et ses compères – Ariel Tessier, Julien Soro – sont de retour avec de l’invité(es) de marque, Emilie Lesbros (voix) et Catherine Delaunay (clar.). Une session improvisée pour retrouver du mordant avec ce Sweet Dog on the Moon façon Laika/Spoutnik : explosif, inventif, décisif. Coeur sur « Lunar Dog Party » et cet impératif groove qui convoque sur la piste autant Captain Beefheart que les Neville Brothers et leur Yellow Moon 🌕‬

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