[PREMIERE] La cabane au fond des balkans de deux barons perchés

Steve Argüelles et Csaba Palotaï vous invitent à venir vous faire bercer par le blues des Balkans de « Bulgarian Rhythm 1 » issu de leur dernier album Cabane perchée, une sorte de belle casbah bulgare habitée par des rêves de bambins et biberonnée au Bartók, qui débarque dans les bacs le 7 mai chez BMC Records. (Eh oui, quand c’est aussi beau, on a envie de mettre de beaux B labiaux à tous les mots.)

Steve Argüelles et Csaba Palotaï vous invitent à venir vous faire bercer par le blues des Balkans de « Bulgarian Rhythm 1 » issu de leur dernier album Cabane perchée, une sorte de belle casbah bulgare habitée par des rêves de bambins et biberonnée au Bartók, qui débarque dans les bacs le 7 mai chez BMC Records. (Eh oui, quand c’est aussi beau, on a envie de mettre de beaux B labiaux à tous les mots.)

Vous vous êtes déjà demandé ce qui se serait passé si le compositeur Béla Bartók avait travaillé avec Moondog ? Non ? Eh bien Steve Argüelles et Csaba Palotaï oui, et ils ont même eu la bonne idée de mettre du cœur à l’ouvrage pour nous offrir un aperçu de ce qu’aurait été ce mashup magistral. Nos chemins s’étaient déjà croisés lorsque, il y a un peu plus de deux ans, les deux compères sortaient le magnifique Antiquity accompagné de Rémi Sciuto. Avec Cabane perchée, le guitariste Csaba Palotaï – qui a notamment joué aux côtés de Fred Pallem, Thomas de Pourquery ou John Zorn – et le percussioniste britannique Steve Argüelles – qu’on connaît aux côtés de Benoit Delbecq ou Antoine Berjeaut -, font se rencontrer les études complexes pour piano du Mikrokosmos de Bartók et la brutale simplicité apparente des percussions faites de bric-et-de-broc de Moondog. 

Car il y a en effet beaucoup de simplicité (apparente) dans ces 15 titres virtuoses que nous offre ce duo unicéphale. Sans doute est-ce parce que c’est souvent (toujours ?) par la simplicité que la virtuosité s’impose à nous et nous écrase ; parce que ça a l’air simple, alors qu’on sait très bien que ce n’est que la pointe émergée de l’iceberg – ou en l’occurrence de la corne sur les doigts – et qu’il y a des kilomètres de travail fossilisé sous cette peau devenue minérale et derrière cette parfaite maîtrise de la discussion musicale. Tout semble calibré comme une horloge avec Csaba Palotaï et Steve Argüelles, mais une horloge qu’on aurait trempé dans un blues du désert et fait sécher dans les Balkans.

Assurément, Cabane perchée porte bien son nom : toutes les sonorités évoquent l’odeur du bois, l’impression du « fait-main » domine l’ensemble et la répétition des rythmes percussifs nous entraine dans une longue ascension, tandis que la polyphonie de la guitare suggère cet écart à dépasser entre les branches. Mais aussi on est transporté, comme dans le Baron Perché de Calvino, dans un autre monde, une nouvelle façon de concevoir les choses, proche de la pensée enfantine, de l’imaginaire, de ces modes de représentation qui justement font qu’une simple cabane en bois peut devenir le réceptacle de 1001 songes et fantasmes. Et que 5 cordes, un caisson et des percussions peuvent construire cette cabane. 

Auguste Bergot

Vous avez aimé Csaba Palotaï et Steve Argüelles ?

Redécouvrez notre album de la semaine Antiquity

Ou les 7 variations sur le Tao de Laurent Rochelle

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