Leur fan-club compte Dave Grohl, The Mars Volta ou TV On the Radio. Douze ans après un premier album qui avait fait sensation et participé à lancer la vague afropunk, les Sud-Africains signent leur grand retour sur le toujours passionnant label Glitterbeat. 48h avant sa sortie, Le Grigri vous présente en exclusivité “Maiga Mali Mansa Musa”, un extrait à la tension maximale featuring Money Mark, un proche des Beastie Boys.
Ils vont à peine sortir leur second album ce vendredi 21 mai, mais on pourrait déjà écrire un film sur leur parcours, tant il abonde en rebondissements. Formé à Johannesburg aux débuts des années 2000, Blk Jks (à prononcer Black Jacks) a pris dix ans avant de se faire remarquer par la planète son. Surnommés les “Mars Volta africains”, ils explosent au grand jour en 2009 grâce au succès de leur premier disque, After Robots. Porté par un groove complètement hybridé, il séduit un type à l’influence décisive: Dave Grohl. Le légendaire batteur de Nirvana et fondateur de Foo Fighters en fait son disque de l’année, tout simplement.
Il faut dire que l’afropunk proposé par le groupe sud-africain dégage à la fois une énergie incroyable et une émotion renversante. Il s’inscrira dans cette incroyable et passionnante lignée d’artistes sud-africains qui déglinguent les frontières stylistiques avec jubilation, de BCUC, Spoek Mathambo ou Urban Village. Sont-ils jazz, funk, soul, folk ou rock? On ne se sait pas et on s’en fout, la vibe se fiche des catégories. Quelques mois plus tard, Blk Jks entre même dans la culture populaire en jouant à l’ouverture de la Coupe du Monde 2010 ou en plaçant un morceau dans la B.O. du jeu vidéo Fifa 10. Bref, leur carrière était enfin lancé.
Une chanson au groove tribal tendu, tenu et tenace comme on les aime pour se déconfiner l’esprit matin, midi et soir.
Et pourtant, pendant près de dix nouvelles années, c’est silence radio. Pire: quand le groupe retrouve la foi enfin pour se reformer, le studio dans lequel ils préparent leurs nouveaux morceaux se fait cambrioler. Des heures et des heures de travail envolées… Ça sentait la fin de partie pour Blk Jks. Eh bien, non, poussés aux fesses par tous les artistes qui croient en eux, de Dave Grohl à Vieux Farka Touré, les Sud-Africains ont tout réenregistré en trois jours de feu. La résultat? Le très réussi Abantu / Before Humans qui sort sur un label qu’on aime beaucoup au Grigri, notamment parce qu’il dynamite les clichés qui circulent sur la “world music”, Glitterbeat Records.
Alors que le groupe a déjà révélé quelques titres (comme le fascinant “Harare”), on est fiers et heureux de vous présenter en avant-première mondiale (oui, oui), la 8e plage de cet album aux mille et une teintes sonores. Marqué par la présence du clavier fétiche des Beastie Boys (Mark Ramos Nishita alias Money Mark), “Maiga Mali Mansa Musa” représente bien l’esprit libre et la philosophie en mouvement en perpétuel de Blk Jks: une basse au groove hypnotique, des instruments traditionnels qui se mélangent avec une batterie rock, des choeurs entêtants, des ruptures vibrantes. Une chanson au groove tribal tendu, tenu et tenace comme on les aime pour se déconfiner l’esprit matin, midi et soir.