Ça y est le “Vendredi Grigri” est devenu une institution. On vous donne rendez-vous un vendredi sur deux pour vous proposer notre sélection des meilleures sorties d’albums ! C’est aussi l’occasion aujourd’hui de vous rappeler l’existence du “Bandcamp Friday” : une initiative lancée depuis le début de la crise du Covid par la plateforme Bandcamp pour venir en aide aux artistes. Si ce que vous écoutez vous plait, n’hésitez plus, foncez acheter les disques numériques sur la plateforme, 100% des bénéfices seront reversés aux artistes !
AWORI x TWANI – Ranavalona (05/03/21)
Cet EP est née d’une rencontre, initiée en 2019 par Galant Records, entre le beat maker lyonnais TWANI et la chanteuse/rappeuse ougandaise AWORI. Après le succès de leur premier single “Cortex luxta”, ils reviennent en force avec un album en forme d’hommage à Ranavalona III, dernière reine de Madagascar et figure de la résistance face aux attaques coloniales. Ecrits pendant le confinement, les textes d’AWORI sont aussi bien une thérapie individuelle qu’un véritable appel aux forces du collectif, une “écriture pour se nourrir d’autre chose que la fin du monde” dit-elle. Empruntant aussi bien à l’afrobeat qu’au hip-hop ou au R&B, les deux artistes font s’entrechoquer avec brio des histoires et des émotions universelles. Cet EP, c’est le couronnement d’AWORI comme d’une nouvelle reine de la scène afrofuturiste.
Echoes of Zoo – Breakout (05/03/21)
Vous connaissez l’histoire du punk belge, du psyché oriental, du jazz européen, du rock arabe et de l’afro groove qui rentrent dans un bar ? On préfère vous prévenir ; c’est une histoire à long cours qui nécessite de vous plonger dans le premier album intitulé “Breakout” des flamands d’Echoes of Zoo où Nathan Daems, et ses collègues Bart Vervaeck (Compro Oro, The Tubs), Lieven Van Pée (De Beren Gieren) et Falk Schrauwen distillent un elixir de première qualité !
Chester Watson – 1997 (27/02/21)
1997, c’est l’année de naissance de ce MC basé à Miami. Oui, oui vous avez bien fait le calcul, ce petit génie à l’univers déjà si solide n’a que 23 balais. A la fin de l’année dernière, il nous avait déjà offert une petite bombe avec son premier album studio “A Japanese Horror Film”. Avec ce nouvel EP (qui accueille notamment Danny Brown en feat), le membre du Nü Age Crew, véritable voltigeur du verbe, développe les atmosphères sombres et sans fioriture qui font son ADN. Une nouvelle preuve du talent de ce jeune MC, qu’on place sans sourciller dans la lignée d’Earl Sweatshirt et MF Doom.
Erotic Market – Boredoms & Heartstrings (05/03/21)
Confession : on est passé à côté à la première écoute. Confession intime : on n’était pas prêt à autant de love. Parce que “Boredoms & Heartstrings”, la nouvelle aventure d’Erotic Market, c’est de l’amour en cordes frottées, c’est du love arrangé par un grand à une grande, c’est une déclaration d’amour en 8 chapitres lors de laquelle The Heartstrings Ensemble et Romain Dugelay tressent des cordes à la voix pop de Marine Pellegrini. C’est beau sans être kitsch, c’est plus que beau sans être cheesy – goûtez d’ailleurs à “Your Water”. On ne sera peut-être jamais pardonné de cet oubli. On prend le risque. Par contre, on ne vous pardonnerait pas de commettre la même erreur que nous.
Sam Gendel – Fresh Bread (26/02/21)
On avait laissé le saxophoniste Sam Gendel en mars dernier avec le magnifique « Satin Doll » qui deconstruisait, malaxait et recrachait, avec l’aide de ses compères Gabe Noel et Philippe Melanson , des grands standards du jazz : « Afro Blue », « Goodbye Pork Pie Hat » ou encore « In a sentimental mood ». Gendel est aujourd’hui de retour avec 52 titres sortis de 8 années d’archives musicales ; comme une plongée dans le processus de création du sculpteur de sons qu’il est, toujours à la recherche des formes futures du jazz.
Elephant9 – Arrival of the New Elders (19/02/21)
Du jazz progressif, rock psyché sur les bords, qui vient directement de Norvège, c’est exactement ce qu’il nous fallait pour clore cette sélection. A écouter cet album, on a du mal à conceptualiser qu’ils ne sont que trois tant ils remplissent et occupent l’espace. On est tout de suite emportés par l’énergie qui se dégage de cet album et époustouflés par le travail de construction derrière chacun des morceaux. Chapeau.