El Michels Affair, c’est du cinéma mis en musique. Et ça fait longtemps maintenant qu’il occupe un fauteuil de choix dans la programmation du Grigri : il nous a offert un disque de la semaine, une carte blanche, de l’inspiration pour nos articles, et même l’idée d’un mix spécial « cinéphonie imaginaire ». Il ne nous manquait, en outre, plus qu’une première sur un de ses clips pour avoir la quinte flush. C’est maintenant chose faite avec le clip enchanté de « Dhuaan », issu de son nouvel album Yeti Season qui paraît ce jour, et dont il nous confie l’exclusivité française.
Quand le producteur américain Léon Michels, habitué aux ambiances cinématiques, s’attaque au folklore de l’abominable homme des neiges, ça donne un album bourré de mystère, de poésie, et d’enfantillage. Ses inspirations, il les a puisées dans la funk turque et dans une soul teintée Bollywood. On sort légèrement de la bande-son pour un film imaginaire (comme c’était le cas pour Adult Themes) pour se rapprocher du conte mystique, avec comme fil directeur le « yéti », figure obsédante, magique et insaisissable.
Dans ce clip réalisé par Emilia, El Oms et Swivs, l’abominable homme des neiges est loin des représentations classiques. Face à ce prétendu ours féroce qui hanterait les plateaux de l’Himalaya, on a ici une sorte de singe-poulet géant et carnavalesque, plus réservé que féroce, plus effrayé qu’effrayant. Rattrapé par la jeune Malena, ils se retrouvent à danser tous les deux en rond – ode à l’innocence enfantine – avant que le film ne se transforme en une animation aux couleurs explosives qui rappelle les dessins de « Il était une fois l’homme ».
La voix de la chanteuse indienne Piya Malik, membre du groupe 79,5, est sublime, hypnotique et se dessine parfaitement sur ces guitares aux accents psychédéliques. C’est un véritable appel au rêve, à l’échappatoire. Et ça fait du bien, dans cette période placée sous le signe des sombres et froids constats, de partir avec El Michels Affair à la poursuite d’un gentil Yéti.
Yeti Season paraît ce vendredi 26 mars sur le label Big Crown Records, et c’est le condensé de joie enfantine dont on avait bien besoin pour ce début printemps : https://elmichelsaffair.bandcamp.com/album/yeti-season
Auguste Bergot