7 intenses radiations à découvrir

On parcourt nos dernières écoutes, le monde : Danemark, Catalogne, Texas, Grande-Bretagne, ainsi que les genres : musiques improvisées, expérimental music, synth-trip à la sauce free le temps de 7 intenses Radiations.

On ne désespère pas d’arriver un jour à vous proposer un épisode de Radiations #9 – Radiations #10 existe déjà quelque part – mais pour le moment, on se sent d’explorer de nouvelles idées et de nouvelles formes. Ces dernières semaines, on a écouté de très beaux projets et on avait envie d’en partager quelques-uns avec vous. On parcourt le monde : Danemark, Catalogne, Texas, Grande-Bretagne, France, les genres : musiques improvisées, expérimental music, synth-trip à la sauce free, etc le temps de 7 intenses Radiations. 

 “Vandtårnet” par Signe Emmeluth et Kresten Osgood

Signe Emmeluth (saxophone) aperçue dans le Andreas Roysum Ensemble – entendu dans notre spécial Norvège –  et Kresten Osgood (batterie, piano et objets) qui a croisé la baguette avec Tim Berne, Jamie Saft ou encore Paul Bley filent la parfaite improvisation et mettent en pratique dans ce live enregistré en juillet 2020 – quand les concerts étaient encore possible au Danemark – à grand coups de souffles et de percussions la théorie du roseau de Jean de la Fontaine, qui plie mais ne rompt jamais. 

“Arbori” par Tàlveg

« Talveg » c’est le nom du trio des catalans Marcel-li Bayer (saxophone), Ferran Fages (guitare) et Oriol Roca (batterie) et en allemand, ça veut dire « chemin dans la vallée ». On préfère vous prévenir que les 3 musiciens sus-cités ne dessinent ni n’installent de tracés ou de chemins dans leur musique. Ils explorent, défrichent, parfois même déboisent à coups de cris, de frottements, de grattements. Libre à vous de vous frayer un passage mais on vous assure que le paysage improvisé/sculpté par les 3 compères est à couper le souffle. 

“It was always worth it” par Claire Rousay

Écouter « It was always worth it », c’est toucher, entendre à la fois l’intime et l’intimité. L’intimité de Claire Rousay, de sa rupture amoureuse, de sa correspondance amoureuse et de son quotidien, passés au crible des synthétiseurs de l’artiste texane. L’intime d’une artiste qui construit son propos à partir d’un traitement électronique des relations humaines, des vicissitudes de la vie, comme pour repousser la force du sentiment. C’est pourtant loupé car  « It was always worth it » touche définitivement la corde sensible !

 “Yet Very” par Noah Punkt

 « In Paris on a chilly », c’est le titre de l’unique pièce de cet enregistrement du bassiste zurichois Noah Punkt que l’on aura croisé aux côtés de Gerry Hemingway ou encore Teun Verbruggen. Un solo de plus de 30 minutes à l’archer d’une rare intensité, qui place le bonhomme dans une cour tout près des grands solo de contrebasse de l’histoire : Barry Guy, Barre Phillips, Michael Formanek, etc. La verité est au bout du couloir (et du travail) auraient dit Bataille et Fontaine. 

“18 Luglio” par Where is Mr. R ?!

18 Luglio est une expérience autant sonique que scientifique. A la question « Est-il possible de rejouer 2 fois la « même » improvisation ? », le trio franco-italien répond par la négative soulignant certaines limites physiques, la fatigue du corps épuisant ainsi l’idée. Et en même temps, la distribution de claques assénées par Basile Naudet, Luca Ventimiglia, Augusin Bette, leurs répétitions et l’effet totalement hypnotique de cette raclée sonore auraient mis à terre plus d’un Golgoth avant la cloche de fin de round.  

“vs Amp” par Colin Webster

Si « vs Amp » conserve un trait de ressemblance avec « It’s on like boiled corn », le premier album solo de Colin Webster, saxophoniste britannique habitué de la scène improvisée et expérimentale anglaise et hollandaise, c’est par la précision et la brièveté de chacune des pièces : entre 2 et 4 minutes maximum. Pour le reste, le changement est flagrant, marquant et appuyé : le son se fait plus épais, plus consistant et on passe d’une improvisation totale à des rythmes quasi-tribaux et hypnotiques. Le jeune homme a du talent…

“Maquishti” par Patricia Brennan

Premier disque solo pour la vibraphoniste mexicaine, désormais installée à New-York, Patricia Brennan – entendue aux côtés de Mary Halvarson ou encore Ambrose Akinmuse) qui signe une musique singulière, à la fois contemplative sans être d’ambiance, improvisée sans être abrasive ou encore écrite sans être contemporaine. Une exploration du potentiel infini d’un instrument qu’auront déjà dépoussiéré quelques artistes en Europe (Benjamin Flament, Pascal Schumacher, etc) mais qui n’a de cesse de nous surprendre !

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C’est d’abord une rencontre entre quatre musiciens de trois pays différents (Mali, Gambie et Italie) avec l’envie de proposer une musique aux racines africaines bien ancrées mais en même temps ouverte à de nouvelles directions. Ici kora, djeli ngoni, chants de griot se mêlent à des influences jazz, musiques improvisées et même folk. Cette union entre tradition et moderne nous ouvre de nouvelles possibilités dans un genre qu’on croyait figé. Et pour ça grand respect à Lolo.

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Né à New York, vivant à Toronto, ayant des racines japonaises, le chanteur Kingo Halla est un touche-à-tout s’inspirant à la fois du jazz brésilien, de la soul, ou du R’n’B. Avec son dernier projet, il réussit un véritable tour de force en mélangeant habilement influences old-school et production moderne. Être fidèle à la soul d’origine sans jamais sonner dépassé. Si on ajoute avec ça un songwriting talentueux porté par une superbe voix, on se demande si Kingo Halla n’a pas trouvé la formule sécrète pour une soul des années 2020’s.

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