Le nouveau clip des Sud-Africains d’Urban Village célèbre la beauté noire

Récente signature d’un label qui ne se trompe jamais (No Format!), ce quartet de Soweto fête la sortie de son premier album aujourd’hui même en dévoilant une vidéo à la fois classieuse et militante: galerie de portraits de jeunes femmes belles et fières, “Dindi” invite à accepter sa couleur de peau, quelle qu’elle soit.

Récente signature d’un label qui ne se trompe jamais (No Format!), ce quartet de Soweto fête la sortie de son premier album aujourd’hui même en dévoilant une vidéo à la fois classieuse et militante: galerie de portraits de jeunes femmes belles et fières, “Dindi” invite à accepter sa couleur de peau, quelle qu’elle soit.

Urban Village. Avec un tel nom de groupe, ce quartet de Soweto annonce la couleur: ils jouent sans cesse sur une fine limite entre tradition(s) et modernité(s), entre guitares profondément acoustiques et synthés délicatement futuristes, entre folklore zulu et textures funk, entre folie jazz et choeurs sereins. Mais au-delà du manifeste esthétique que suggère cet alias, il faut aussi lire un clin d’oeil à leur quartier d’origine: Lerato Lichaba (guitare), Simangaliso Dlamini (basse), Tubatsi Mpho Moloi (chant, flûte) et Xolani Mtshalle (batterie) viennent du légendaire township de Soweto situé à quelques encablures de Johannesburg.

Signés l’an dernier sur un label qui ne se trompe jamais (NoFormat! rassemble Oumou Sangaré, Ballaké Sissoko, Luca Santtana, Blick Bassy, Mélissa Laveaux, Nicolas Repac…), les quatre garçons se sont tranquillement imposés comme un groupe symbole de la foisonnante scène sud-africaine. Sorte de version plus folk des incroyables BCUC, Urban Village dégage une puissance et une intensité fascinantes. Très attendu, leur tout premier album sort aujourd’hui même et s’intitule Udondolo. Traduction: bâton de marche.

Faut-il voir en Urban Village les pèlerins de l’Evangile sonique sud-africaine? Le clip réalisé par Justice Mukheli que Le Grigri vous dévoile en avant-première le laisse suggérer puisque le groupe de Soweto affiche un vrai message militant.

Classieuse galerie de portraits de jeunes femmes belles et fières, le morceau invite à accepter sa couleur de peau, quelle qu’elle soit. Et pour cause: « Dindi » est un terme d’argot utilisé dans la rue pour décrire les personnes à la peau foncée, principalement les jeunes femmes, parfois tentées de blanchir leur peau pour être mieux acceptées. Mais ce n’est pas tout: adeptes des doubles sens, Urban Village fait aussi référence aux chansons construites à la suite d’accords 1-4-5, particulièrement populaire dans la musique sud-africaine. On les surnomme “Dindi” car, en imitant la ligne de la basse, on a l’impression d’entendre le mot « Dindi”.

Produit par un habitué du Grigri (le musicien de Limousine Fred Soulard), cet album de baptême est à la fois vibrant et frustrant. Vibrant parce qu’une naissance, surtout d’un si beau bébé, c’est toujours émouvant. Frustrant parce qu’il laisse imaginer la puissance de feu d’Urban Village live. Déjà adoubés pare les Transmusicales de Rennes qui comptaient les inviter en décembre denier, les quatre hommes doivent bouillir de présenter leurs morceaux enfin officiellement sur une scène hexagonale. Malheureusement un Urban virus du Village global risque de les empêcher pour quelque temps encore. Raison de plus pour commander Udondolo juste ici.

Urban Village par Justice Mukheli

Urban Village par Justice Mukheli

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C’est d’abord une rencontre entre quatre musiciens de trois pays différents (Mali, Gambie et Italie) avec l’envie de proposer une musique aux racines africaines bien ancrées mais en même temps ouverte à de nouvelles directions. Ici kora, djeli ngoni, chants de griot se mêlent à des influences jazz, musiques improvisées et même folk. Cette union entre tradition et moderne nous ouvre de nouvelles possibilités dans un genre qu’on croyait figé. Et pour ça grand respect à Lolo.

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Né à New York, vivant à Toronto, ayant des racines japonaises, le chanteur Kingo Halla est un touche-à-tout s’inspirant à la fois du jazz brésilien, de la soul, ou du R’n’B. Avec son dernier projet, il réussit un véritable tour de force en mélangeant habilement influences old-school et production moderne. Être fidèle à la soul d’origine sans jamais sonner dépassé. Si on ajoute avec ça un songwriting talentueux porté par une superbe voix, on se demande si Kingo Halla n’a pas trouvé la formule sécrète pour une soul des années 2020’s.

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