The Koreatown Oddity

Little Dominiques Nosebleed, disque de la semaine du Grigri du 13/07 au 19/07

Longtemps The Koreatown Oddity s’est trimballé avec un masque de loup-garou vissé sur le crâne. On peut même le voir sur sa chaîne YouTube improviser un concert dans un fast-food et provoquer un émoi certain sur ces spectateurs malgré eux. Car le Californien fait partie de ces rappeurs-performeurs dont la démarche est plus proche de Sophie Calle que de Jay-Z. Et la pochette de ce nouvel album chez Stones Throw pourrait très bien avoir été imaginée par l’artiste française. On peut y lire en gros: Quand j’étais petit garçon, j’ai vécu deux graves accidents de voiture qui ont changé le cours de ma vie. L’une de ces conséquences, on la voit sur la photo: Dominique Purdy – son nom à l’état civil – est souvent sujet aux saignements de nez intempestifs.

A partir de là, Little Dominiques Nosebleed devient une passionnante autobiographie, pleine d’humour et d’instrumentations soulful. Comme une gigantesque et emballante mise à nu: un démasquage brillant, volontaire et plein d’esprit. De l’entêtante ligne de clavier de “Lap of Luxury” aux cordes veloutées de “The World’s Smallest Violin” en passant par la fanfare free de “Little Dominiques Nosebleed Part 2”, le disque regorge de lumineuses trouvailles, à l’opposé de sa “sanglante” pochette. Dans le lignage d’un Danny Brown ou d’un Childish Ganbino, The Koreatown Oddity développe sur ce disque un fascinant art de la mise en scène, à l’image du mini court métrage que peut représenter “A Bitch Once Told Me”. Une démarche plus que naturelle quand on sait que le garçon est aussi comédien, scénariste et humoriste.

Pour son quatrième opus en solo, celui qui par le passé a bossé avec Ras G, Mndsgn ou Vex Ruffin, signe clairement son masterpiece. Signé sur Stones Throw le légendaire label de Madlib, Knxwledege et Dam-Funk, The Koreatown Oddity rassemble autour de lui un petit instantané de la fourmillante et éclectique scène de Los Angeles, une scène où les frontières entre jazz, soul, r’n’b, musique expé et hip-hop sont plus que poreuses. On passe donc dans le plus grand des calmes d’un feat avec Sudan Archives à une apparition de Jimetta Rose. Et on note sur notre liste tout un name-dropping de musiciens à suivre: Taz Arnold, Ahwlee, Corrine Atkinson, Trenttruce, Qur’an Shaheed, Skyler Duf… Bref, à l’instar de son tube “Weed in LA”, Little Dominiques Nosebleed est une drogue douce qui va délicieusement enfumer notre été.

🇬🇧 “Little Dominiques Nosebleed” is a truly exciting autobiography, full of humor and soulful instrumentation. Like a gigantic and exciting exposure: a brilliant, voluntary and witty unveiling. From the heady keyboards line of « Lap of Luxury » to the velvety strings of « The World’s Smallest Violin » and the free fanfare of « Little Dominiques Nosebleed Part 2 », the record is full of luminous brainwaves. (…) For his fourth solo opus, Dominique Purdy – his real name – who in the past worked with Ras G, Mndsgn or Vex Ruffin, clearly signs his masterpiece. Signed on Stones Throw Records, the legendary label of Madlib, Knxwledege and Dam-Funk, “The Koreatown Oddity” is a small snapshot of the bustling and eclectic scene of Los Angeles where boundaries between jazz, soul, r’n’b, experimental music and hip-hop are more than porous. In short, like his hit single “Weed in LA”, “Little Dominiques Nosebleed” is a sweet drug to smoke our entire summer.

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Seul album du groupe Telstars, cette pépite soulful de 1974 nous vient tout droit de la Barbade. Très dur à dénicher, Mad About Records nous gratifie d’une belle première réédition. Comme beaucoup de groupes antillais de la même époque, c’est une liberté totale et sans aucun complexe dans le son. La preuve avec le morceau World Of Tomorrow où la mélodie de 2001 Odyssée de l’espace passe à la moulinette funky. Richard Strauss et James Brown ensemble sur le dancefloor!

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Ici, free jazz, batterie groovy et instruments māori en mode noise fusionnent pour donner naissance à une musique originale, énigmatique mais aussi d’une grande beauté. Cela nous vient de Nouvelle-Zélande et c’est l’œuvre de Rāhana Tito-Taylor, producteur connu des scènes undergrounds locales, qui sort son premier album sous son pseudo Waiwhai. C’est notre belle découverte du moment et on va se presser d’aller digger les autres artistes de ce label Noah Records!

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