Cadeau du dimanche: 48h avant sa sortie officielle, le nouveau single du digne héritier spirituel du grand Ali Farka Touré se révèle sur Le Grigri. Prélude à la sortie de Lindé le 4 septembre chez World Circuit, “Dakamana” se présente comme un message à ses compatriotes maliens: un intense appel au rassemblement.
“La voix d’Afel est l’un des trésors du Mali, et ce disque est un cadeau pour nous tous”. La citation est signée du fan number 1 d’Afel Bocoum: Damon Albarn. Elle consacre une complicité qui remonte aux débuts des années 2000, quand le chanteur de Blur et de Gorillaz ouvrait son spectre musical au-delà de la pop. En 2002, il sortait ainsi le projet Mali Music enregistré en compagnie de Toumani Diabaté, Lobi Traoré, Ko Kan Ko Sata Doumbia et, bien sûr, d’Afel Bocoum.
Près de vingt ans plus tard, les voici donc rassemblés sur le quatrième album studio du neveu d’Ali Farka Touré: Afel à la guitare, au chant et à la composition; Damon à la production exécutive en binôme avec Nick Gold. Prévu pour le 4 septembre, Lindé marque aussi le grand retour du natif de Niafunké dans le giron du prestigieux label anglais World Circuit, celui-là même qui a fait connaître au monde entier le Buena Vista Social Club ou sorti quelques-uns des plus beaux disques de son génie de tonton (In The Heart Of The Moon ou Talking Timbuktu pour n’en citer que deux). C’est chez eux qu’il avait publié son premier album solo, Alkibar. C’était en 1999. Jeune espoir encore sous l’aile du mentor Ali Farka, il avait alors 34 ans. Le mot Alkibar, qui signifie « messager du grand fleuve », en langue sonrhaï, était même devenu par la suite le nom de son groupe fétiche avec lequel il a sorti deux albums, dont le très beau Niger en 2006, l’année de disparition de son oncle.
Aujourd’hui Afel Bocoum a 65 printemps et il prend ses responsabilités. Sur “Dakamana”, le second single de son disque à venir, il appelle ses compatriotes maliens à se rassembler dans cette période où jihad, pauvreté et guerre tribale gangrènent le pays. «Nous devons nous rencontrer, nous parler, nous regarder dans les yeux et nous dire la vérité. Si nous ne sommes pas unis, je ne vois aucune solution. Notre sécurité sociale, c’est la musique. C’est tout ce qui nous reste.» Elégant morceau au carrefour de la joie et de la mélancolie, “Dakamana” est marqué par la présence du Jamaïcain Vin Gordon, le tromboniste des Skatalites. Ce qui donne une couleur fort originale à ce petit bijou de blues malien qu’on est fiers de vous faire découvrir en avant-première planétaire sur Le Grigri.
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C’est d’abord une rencontre entre quatre musiciens de trois pays différents (Mali, Gambie et Italie) avec l’envie de proposer une musique aux racines africaines bien ancrées mais en même temps ouverte à de nouvelles directions. Ici kora, djeli ngoni, chants de griot se mêlent à des influences jazz, musiques improvisées et même folk. Cette union entre tradition et moderne nous ouvre de nouvelles possibilités dans un genre qu’on croyait figé. Et pour ça grand respect à Lolo.
Né à New York, vivant à Toronto, ayant des racines japonaises, le chanteur Kingo Halla est un touche-à-tout s’inspirant à la fois du jazz brésilien, de la soul, ou du R’n’B. Avec son dernier projet, il réussit un véritable tour de force en mélangeant habilement influences old-school et production moderne. Être fidèle à la soul d’origine sans jamais sonner dépassé. Si on ajoute avec ça un songwriting talentueux porté par une superbe voix, on se demande si Kingo Halla n’a pas trouvé la formule sécrète pour une soul des années 2020’s.