Vous n’êtes certainement pas passés à côté de la nouvelle mini-série qui cartonne sur Netflix « The Queen’s Gambit ». Si, comme nous, cette belle fable vous a donné envie de vous plonger dans le monde fascinant des échecs et de ses relations étroites avec la musique, cette sélection est faite pour vous : Le Grigri a ressorti de ses cartons 5 titres en forme d’ode, de parabole ou simplement de clin d’œil aux échecs.
Comment ouvrir cette sélection autrement qu’avec ce monument du hip-hop US ? Grandmasters est un album entièrement basé sur une triple analogie : entre le jeu d’échecs, le hip-hop et la vie. Chaque titre porte le nom d’une situation ou d’un mouvement aux échecs et les textes, plus brillants les uns que les autres s’en servent comme de paraboles des difficultés de l’existence. Et de fait, GZA est lui-même un grand joueur d’échecs, il a même créé avec son éternel compère du Wu-Tang Clan, RZA, la Hip Hop Chess Federation qui promeut le jeu auprès des jeunes fans de hip-hop.
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“Green Tea Ice Cream”
Linda Diaz fait partie des étoiles montantes de la scène jazz R&B américaine. Elle a remporté cette année le « Tiny Desk Contest » et se produira donc bientôt dans la désormais célèbre petite salle cosy qui a vu passer beaucoup de beau monde. Mais avant d’être chanteuse, Linda Diaz était… joueuse d’échecs professionnelle ! La chaine NPR, qui produit les Tiny Desk, a d’ailleurs sauté sur l’occasion pour interroger la jeune artiste sur la série Queen’s Gambit. On peut retrouver l’interview en anglais ici qui se clôt sur ces paroles inspirantes : « The more I talk about chess and the more I talk about music, I’m realizing that I think of them the same way. »
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“The Chess Players”
Sorti en 1960 sur l’album The Big Beat, « The Chess Players » est un thème écrit par le saxophoniste Wayne Shorter. Il est difficile de savoir si Wayne Shorter ou Art Blakey étaient avides de parties d’échecs mais ce qui est sûr c’est que nombre de jazzmen de l’époque étaient des joueurs compulsifs. Pour n’en citer que quelques-uns : Dizzy Gillepsie, Charlie Parker, Billie Holiday, Ray Charles, Willie Nelson ou encore Wynton Marsalis étaient tous de grands fans de ce sport. On peut citer aussi deux albums de jazz dont la pochette et le titre sont directement liés aux échecs : Chazz du Charles Mingus Quintet et Good Move de Freddie Roach.
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“Voodoo House”
Je vous vois déjà venir : « Voodoo House ? Quel rapport avec les échecs ? ». Alors, non certes, les échecs n’ont rien à voir avec la magie vaudou. Mais le nom de cet album mythique sorti en 2000, Gambit, fait quant à lui référence à une situation de sacrifice aux échecs (ceux qui ont vu la série le savent déjà bien). Et, même sans ça, il suffit de regarder la pochette : on est aspiré dans un plateau d’échecs façon vortex psyché. Parmi les brillants sidemen de l’équipe de Julien Lourau, on trouve d’ailleurs le flûtiste Malik Mezzadri aka Magic Malik, joueur passionné d’échecs qui a, un peu à la façon du Wu-Tang, contribué à la promotion du jeu auprès des mélomanes en fondant le festival « Échecs et Jazz ».
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“Mystery of chessboxin”
Après avoir ouvert cette petite sélection sur un titre de GZA, on finit en toute logique avec ce remix d’un titre de Wu-Tang signé El Michels Affair. Ici c’est la rencontre explosive entre le hip-hop, les arts martiaux et les échecs qui est célébrée. On entend d’ailleurs en voix off : « I came here tonight to play chess, nobody ever mentioned anything about a swordfight ». Avec l’album Enter the 37th Chamber, El Michels Affair propose une réécriture de l’album mythique Enter the Wu-Tang, lui-même largement alimenté en samples par le film de kung-fu 36 Chambers.
Auguste Bergot
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« Daughter of a temple », le nouvel opus de la chanteuse et multi-instrumentiste américaine d’origine indienne Ganavya est lui-même un temple. Un espace-temps partagé avec plus de 30 artistes tels Shabaka Hutchings, esperanza spalding, Wayne Shorter, Vijay Iyer ou Immanuel Wilkins pour invoquer, dans une fusion parfaite entre spiritual jazz, traditions indiennes et musiques de dévotion et de transe, les grands dieux/déesses du Love Supreme.
Quatrième projet du musicien Karl Onibuje et pour fêter ça il a décidé de s’entourer de valeurs sûres de la scène londonienne avec notamment Yohan Kebede (Kokoroko) ou encore Yusuf Ahmed (Unknown To Known). Les claviers sont mis ici en avant par de superbes mélodies avec un mélange bien dosé d’acoustique et d’électronique, agrémenté à certains moments de petites touches d’afrobeat. Un album parfait pour votre pote râleur qui n’aime pas le jazz !
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