Antoine Berjeaut – Makaya McCraven

Moving Cities, disque de la semaine du Grigri du 20/01 au 26/01

Il est déjà sorti il y a quelques semaines. Le vinyle est même sold out sur Bandcamp et Le Grigri vous en avait fait découvrir un extrait en avant-première. Oui, mais voilà, il vieillit bien, très bien. Alors, on ne pouvait pas ne pas en faire un disque de la semaine. Déjà parce qu’il célèbre l’union de deux types qu’on aime beaucoup: le trompettiste français Antoine Berjeaut et le batteur américain Makaya McCraven. Deux spécimens qui, comme Le Grigri, pratiquent régulièrement l’échangisme entre jazz et hip-hop. Et puis parce qu’il contient une flopée de morceaux accrocheurs comme un banc de piranhas à jeun: “Triple A”, “Shadows” ou “JP’s Beat” s’enchaînent en ouverture comme dans un rêve de Leonardo Di Caprio dans Inception: entre miroirs et (ir)réalités – les villes en mouvement du titre et de la pochette rappellent d’ailleurs la fameuse scène de city bending du film de Christopher Nolan.

Et puis la force de ce disque, c’est que c’est une rencontre, une vraie. La trompette d’Antoine Berjeaut sonne différemment au contact de la batterie de Makaya McCraven et de la basse de Junius Paul: plus “synthétique”, plus suggestive, plus sinueuse. Et l’Américain sonne différemment au contact des Français (le saxophone de Julien Lourau, la guitare de Guillaume Magne et le clavier d’Arnaud Roulin et l’ordinateur de Lorenzo Bianchi Hoesch sont aussi de la partie): rarement, on n’avait entendu le Chicagoan aussi déchaîné que sur “Shadows” ou “Out to Seven”. Au final, Moving Cities a une vraie dégaine de fusion dans tous les sens du terme: parce qu’on y trouve de la drum’n’bass, du groove, du free ou des beats hip-hop, des impros au long cours comme des breaks-interludes. Mais aussi parce qu’on y découvre une musique profondément ardente, prête à exploser à chaque instant, dès qu’un membre de l’équipe profite d’une étincelle pour allumer les autres. Bref, un disque chaud du beat.

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C’est d’abord une rencontre entre quatre musiciens de trois pays différents (Mali, Gambie et Italie) avec l’envie de proposer une musique aux racines africaines bien ancrées mais en même temps ouverte à de nouvelles directions. Ici kora, djeli ngoni, chants de griot se mêlent à des influences jazz, musiques improvisées et même folk. Cette union entre tradition et moderne nous ouvre de nouvelles possibilités dans un genre qu’on croyait figé. Et pour ça grand respect à Lolo.

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Né à New York, vivant à Toronto, ayant des racines japonaises, le chanteur Kingo Halla est un touche-à-tout s’inspirant à la fois du jazz brésilien, de la soul, ou du R’n’B. Avec son dernier projet, il réussit un véritable tour de force en mélangeant habilement influences old-school et production moderne. Être fidèle à la soul d’origine sans jamais sonner dépassé. Si on ajoute avec ça un songwriting talentueux porté par une superbe voix, on se demande si Kingo Halla n’a pas trouvé la formule sécrète pour une soul des années 2020’s.

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