Nérija

Blume, disque de la semaine du Grigri du 02/09 au 08/09

Sorti en plein de milieu de l’été, ce premier album de Nérija n’a sans doute pas connu le retentissement qu’il méritait – difficile de se soucier de la nouveauté jazz quand on a les pieds dans l’eau et la tête en l’air; l’été, on préférer la certitude du tube à l’imprévisibilité de la découverte (on vous prête ces deux haïkus à l’occasion si vous en avez besoin). Et pourtant, ce Blume aurait eu fière allure dans une piscine bleue ou dans une voiture rouge. Car il est limpide, lumineux, aérien, coloré, rêvassant.

Il faut dire que Nérija a des faux-airs de dream team du jazz anglais puisqu’on y retrouve notamment la guitariste de Maisha (Shirley Tetteh), la saxophoniste du SEED Ensemble (Cassie Kinosh), la trompettiste de Kokoroko (Sheila Maurice-Grey), la batteuse de l’Emma-Jean Thackray’s Walrus (Lizy Exell) ou encore la saxophoniste que tout le monde s’arrache, Nubya Garcia.

Le groove à la Blue Note des années 60 (tendance Maiden Voyage de Herbie Hancock), les guitares mal rasées du grunge, les cuivres décalés à la Steve Coleman, les harmonies éthérées de Radiohead, les mélodies de l’afrobeat ou les silences du reggae: il y a de tout ça dans Blume. Et il y a surtout un groupe soudé comme les sept péchés capitaux – parfois, on ne sait plus qui fait quoi, quoi fait qui: il y a de la guitare dans la trompette, de la batterie dans le trombone, de l’eau dans le gaz, de la luxure dans la colère et des solos à se damner. Finalement, Blume a une bonne gueule d’été: car on n’a pas envie qu’il se termine.

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Nouveau projet du musicien Axel Rigaud (qu’on suit au Grigri avec ses projets solo ou Sugar Sugar), AB SPATIO nous invite à un voyage où leur jazz mélodique se marie délicatement à des nappes de synthétiseurs, flirtant parfois avec l’électronica. Il dégage de cet très bel EP une atmosphère spatiale, presque cinématographique, où on est embarqué loin avec ces quatre spationautes du son.

La chose qu’on entend de suite : c’est ce flow rocailleux, grave, qui prend de la place. Puis il y a aussi cette écriture, remplis de métaphores étranges et de punchlines macabres, lâchée sur des intrus (toutes de grandes qualités) entre samples enfumés et ambiance claustro. Avec cet excellent premier projet, on part à la découverte de l’univers de miles cooke, MC originaire de Brooklyn . Cet album n’est pas un portrait de l’artiste pour sûr, mais c’est surtout une sacré entrée en matière pour ce nouveau rappeur à suivre de très prés.

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