C’est la bonne nouvelle du jour. Le label suisse Bongo Joe a décidé de donner un successeur à sa tourneboulante compilation Soul Sega Sa! Et le premier extrait est à découvrir sur Le Grigri.
C’était il y a un peu plus de trois ans. À l’époque, Bongo Joe était plus un magasin de disques genevois qu’un label réputé. Mais à partir de cette troisième sortie de leur catalogue, les Suisse sont devenus une place forte pour les pépites des folklores du monde entier – depuis ils ont aidé à faire connaître Altin Gün, PIxvae, Mauskovic Dance Band, Damily… Tout comme ils ont participé à nous rappeler au bon souvenir de Max Cilla, Walter Gavitt Ferguson ou Alain Peters.
Cette fameuse sortie, c’est la compilation Soul Sega Sa!, un passionnant aperçu de la diversité du sega, la musique traditionnelle des îles de l’Océan Indien, de La Réunion aux Seychelles en passant par l’Île Maurice. Chant et danse des esclaves déportés d’Afrique et de Madagascar pour cultiver le café puis la canne au XVIIIe siècle, le sega n’a cessé de muter, de s’hybrider, de se créoliser: au contact des vieilles traditions européennes (quadrilles, valses, polkas, mazurkas…), tout comme des nouveaux sons anglo-saxons (jazz, rock…). Résultat, les pépites rassemblées par Bongo Joe révélaient une incroyable diversité, comme dans un beau bal psyché.
Alors évidemment, l’annonce d’un tome 2 de Soul Sega Sa! prévu pour le 6 décembre prochain a des allures de cadeau de Noël. Si on y retrouvera des piliers déjà présents sur le premier épisode (Claudio, Michel Legris, Ti L’Afrique), on y fera aussi des belles découvertes, à commencer par ce « Assez Pleuré » de Los Fantasios. Un morceau qui nous fait comprendre pourquoi on considère le sega comme l’ancêtre du fameux maloya. On y retrouve aussi la beauté de la guitare foutraque d’Axel Tremoulu, l’un des musiciens-clés de la grande époque du sega des seventies. Ainsi que la voix culte et émouvante de Michel Adélaïde disparu il y a trente ans. Ah l’inflexion des voix chères qui se sont tues…
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Venant à l’origine du jazz, le Finlandais Ilkka Arola se lance cette fois dans l’univers de la musique turque des années 70 avec son nouveau projet. Ses mélodies à la trompette se mêlent harmonieusement aux bouzoukis psychédéliques et aux percussions orientales funky. Enregistré principalement en live, cet album dégage une énergie électrisante, où l’improvisation du musicien trouve toute sa place. Une aventure en Anatolie à découvrir!
Comment allier musique aux racines traditionnelles profondes avec innovations soniques sans limite? C’est cette équation difficile que résout le premier album de Florence Adooni. Ici rythme Highlife et culture FraFra du nord du Ghana se mélangent comme une évidence aux solos de saxo jazzy, synthé groovys et autres basses synthétiques. A l’image de l’impressionnant titre éponyme, c’est une musique africaine du futur qui arrive directement à nos oreilles. Pépite!