Danny Brown

uknowhatimsayin¿, disque de la semaine du Grigri du 04/11 au 10/11

Danny Brown a toujours dansé sur le fil qui sépare la joie et la tristesse, le bonheur et le dépression, l’arc-en-ciel et le noir&blanc, juste déjà dans son flow schizophrénique qui peut se faire droit comme un i ou parodique comme un clown, pur comme du Wu-Tang ou cartoonesque comme du Outkast . Il suffit de se souvenir du clip de l’incroyable mais inquiétant clip de “Ain’t It Funny” réalisé par Jonah Hill pour s’en convaincre. Pourtant, sur ses quatre premiers albums, le natif de Detroit avait plutôt allègrement balancé du côté obscur de sa personnalité. Son précédent LP (où l’on retrouve le “Ain’t It Funny” en question) s’appelait tout de même Atrocity Exhibition. Tout un programme. Avec uknowhatimsayin¿, l’Américain retrouve clairement le sourire comme l’indique sa pochette colorée, vintage et taquine. Autre indice: sur le très réussi “Best Life”, il rappe – tout un symbole – sur un sample de “To Make You Happy” de Tommy McGee et déclare dans un geste plein de stoïcisme: “Cause ain’t no next life, so now I’m tryna live my best life”.

Avec cette cinquième ligne à sa discographie officielle, Danny Brown affirme même avoir voulu faire moins un disque de hip-hop qu’un “disque de stand-up”. Et comme le stand-up, c’est aussi et surtout de la punchline, uknowhatimsayin¿ n’en manque pas: “Life a movie, but ain’t no sequel” (“Shine”) ou le moins philosophique “I ignore a whore like an email from LinkedIn” (“Savage Nomad”). Mais ce n’est peut-être pas ce qui marque le plus sur ce disque. C’est aussi et surtout la D.A. impeccable de Q-Tip de A Tribe Called Quest qui illumine ce LP en 11 mouvements: elle pousse le rap du natif de Detroit sur de nouvelles voies plus aériennes, à l’image de “Combat”, magnifique titre de clôture, peut-être même le meilleur morceau de toute la best life de Danny Brown. Si on ajoute à ça des invités parfaits comme Run The Jewels en guest sur “3 Tearz” ou Flying Lotus en producteur sur “Negro Spiritual”, on obtient clairement l’un des grands albums hip-hop de cette riche année 2019.

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Daughter of a temple, le nouvel opus de la chanteuse et multi-instrumentiste américaine d’origine indienne Ganavya est lui-même un temple. Un espace-temps partagé avec plus de 30 artistes tels Shabaka Hutchings, Esperanza Spalding, Wayne Shorter, Vijay Iyer ou Immanuel Wilkins pour invoquer, dans une fusion parfaite entre spiritual jazz, traditions indiennes et musiques de dévotion et de transe, les grands dieux/déesses du Love Supreme.

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Quatrième projet du musicien Karl Onibuje et pour fêter ça il a décidé de s’entourer de valeurs sûres de la scène londonienne avec notamment Yohan Kebede (Kokoroko) ou encore Yusuf Ahmed (Unknown To Known). Les claviers sont mis ici en avant par de superbes mélodies avec un mélange bien dosé d’acoustique et d’électronique, agrémenté à certains moments de petites touches d’afrobeat. Un album parfait pour votre pote râleur qui n’aime pas le jazz !

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