Skarbø Skulekorps

Skarbø Skulekorps, disque de la semaine du Grigri du 18/11 au 24/11

Pile poil quelques jours après avoir fêté son dixième anniversaire à La Dynamo de Banlieues Bleues, le label Hubro nous balance un bijou de disque qui résume parfaitement son esprit défricheur. Dans Skarbø Skolekorps, on trouve de la folk boréale, du post-rock lumineux, de la country détraquée, du free scandinave, de la fanfare de poche, de la pop distinguée, de l’électro artisanale et bien sûr, du jazz de synthèse – et même, sur “Kadó”, une sorte de réjouissant hip-hop sans paroles. Et puis, on y trouve cet esprit de bande qui fait la force de tout bon label qui se respecte: imaginé par le batteur du groupe 1982 (Øyvind Skarbø), ce septet palpitant compte parmi ses membres la pianiste de Moskus (Anja Lauvdal et ses magnifiques solos faussement foutraques) ou le saxophoniste du Trondheim Jazz Orchestra (Eirik Hegdal et ses envolées diablement abrasives), mais aussi des éléments d’univers connexes comme le guitariste de Tonbruket (Johan Lindström et ses fascinantes échappées de steel-guitar).

Mais surtout, et c’est pour ça que ce disque nous a retourné le canal auditif dans le bon sens du son, Skarbø Skolekorps manie l’art du suspense et du rebondissement comme (presque) personne. En neuf pistes, le septet explore non seulement des dizaines et des dizaines de voies esthétiques, mais il se métamorphose constamment à l’intérieur même de ses morceaux dédiés à l’inventeur Nikola Tesla (le très pinkfloydien “1-555-3327”) ou à son ami guitariste Ruben Machtelinckx‎ (l’enveloppant “Lysets Hastighet”). On dit que dans un bon spectacle comique, on doit rire toutes les trente secondes. On peut affirmer que dans un bon disque de jazz, on doit être surpris toutes les trente secondes. Skarbø Skolekorps est donc un très, très, très bon disque. Le jazz lui-même en ressort tout surpris.

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Comme un je-ne-sais-quoi de très français dans un jazz marqué par la nouvelle génération anglaise pour le quintet Naïram de Jasmine Lee qui sort un premier opus inspiré des Nerija, SEED Ensemble ou encore Maisha. Mais un opus qui parvient à s’en affranchir aussi, en particulier par le jeu du flutiste Alexandre Aguilera, pour offrir un ménage à 3 réussi entre improvisation, spiritual jazz et jazz métissé.

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À paraître sur le label Light in the Attic Records, Even the Forest Hums : Ukrainian Sonic Archives 1971-1996 compile des musiques ukrainiennes de l’ère soviétique à la période post-URSS. Si la promesse, de mettre en lumière des morceaux rares de folk, rock, jazz et d’électronique, est aussi bonne que les deux premiers extraits alors vivement la sortie complète le 18 octobre.

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