Dans l’ADN du Grigri, il y a la prétention de passer des musiques qui ne passent nulle part ailleurs. Parfois, c’est un peu exagéré. Souvent, c’est assez justifié. Mais là avec ce pianiste allemand signé sur le label berlinois WhyPlayJazz, on peut raisonnablement penser qu’on a touché le pactole de la découverte. Déjà parce que c’est plutôt dur de trouver des infos sur ce Stefan Schultze – son site est en allemand et les cours d’allemand tombaient pile poil au collège en même temps que la sieste (pas de bol). Et puis parce qu’à l’écoute de ce System Tribe, on se rend bien compte que le garçon n’est pas facile à catégoriser, ce qui colle à l’esprit Grigri – qui se rapproche souvent de l’esprit Ni-Ni. Tantôt ambianceur minimaliste, tantôt bidouilleur électronique, tour à tour mélodieux au possible et rugueux comme pas possible, il peut évoquer les hypnoses de Nik Bärtsch comme les suspensions d’Arvo Pärt. Bref, il aime bien les trémas, ce qui est plutôt logique pour un Allemand.