A une époque, l’expression « stakhanoviste » était à la mode. Aujourd’hui, on dirait plutôt « workaholic ». Preuve que l’anglais a définitivement gagné le coeur de notre inconscient. Mais bref, tout ça pour dire que SWARVY, c’est le genre de musicien qui bosse dans son coin sans rien dire et qui produit du (bon) son à un rythme hallucinant. Découvert en 2011 grâce au projet Blasphemous Jazzoù des beatmakers s’amusaient à réinventer le chef-d’oeuvre électrique de Miles Davis, Bitches Brew, le garçon de Calidelphie (contraction de Philadelphie d’où il vient et de la Californie où il vit) s’inscrit clairement dans les pas de Knxwledge et MNDSGN : un hip-hop instrumental gorgé de moiteur, de jazz, de soul – dans l’ordre et dans le désordre. Des pastilles de beats lancinants qu’on retrouve ici portés par les voix amies de Jeremiah Jae, Zeroh ou Vida Jafari. Anti-Anxiety (Paxico Records)proclame le titre. Pas faux, cet album redonnerait la patate même à Benoît Hamon.