Clairement, ça sent la mytho. On a bien l’impression que ce fameux James « Creole » Thomas n’existe que dans le cerveau de l’Anglais Reginald Omas Mamode IV. Officiellement, c’est son cousin des Caraïbes. Officieusement, ça ressemble gros comme un maison à un nom d’emprunt pour sortir des projets plus « jazz » et ne pas interférer avec ses aventures électro ou soul. Madlib s’était fait le spécialiste de la chose avec son Yesterdays New Quintet où il jouait en réalité lui-même de (presque) tous les instruments. Et puis, au final, on s’en fout un peu de savoir qui joue sur cet album du label du flûtiste Tenderlonious, 22a. Car Omas Sextet est tout bonnement addictif comme le Pastis en été. Une fois qu’on a mis le doigt dedans, c’est foutu, on en voudra toujours plus quitte à s’en dégoûter le soir et recommencer le lendemain comme si de rien n’était. Un disque d’acid jazz tropical qui donne envie de croire aux groupes imaginaires plus que dans les divinités réelles.