Happysad, c’est le journal intime d’un type torturé qui fait semblant de ne pas l’être. D’accord ses morceaux s’appellent « Agoraphobia », « Socially Awkward » ou « Memories of U » (ce qui sent fort la névrose, le complexe et la déprime), mais sa musique sonne beaucoup plus optimiste et lumineuse. Peut-être parce qu’il signe ici son premier album sur le label de ses modèles: Madlib, J Dilla, Mndsgn. Peut-être parce qu’il a pris des cours à l’UCLA avec Kenny Burrell, soit un bonhomme qui a serré la paluche de Billie Holiday, John Coltrane ou James Brown. Peut-être parce qu’il sait qu’il a accouché d’un album bien amphibie comme il faut : aussi électro que jazz, aussi dansant que contemplatif, aussi naïf que pointu.