De sa pochette qui évoque le Jazz de Matisse à ses interludes qui installent de véritables ambiances cinégéniques (« Malawi Skit » ou « Radio Souk ») en passant par ses « tubes » pour dancefloor (« Nobody Say It Would Be Easy » ou « Cape Town Jam »), tout est parfait sur cet album. Radio Highlife, c’est un peu le radio show idéal d’un DJ, musicien et patron de club de Glasgow, Auntie Flo. Son club, il l’a d’ailleurs baptisé le Highlife: un jeu de mots entre le fameux style musical ghanéen et l’expression high life qu’on peut traduire par mener la grande vie. Et ce grand train, c’est grâce à la musique qu’Auntie Flo le vit. Dans son club, tout comme dans son album, il défend une conception de la danse qualitative et cosmopolite (bref l’inverse de Patrick Sebastien quoi). On passe donc du Malawi à la Norvège, de Cuba au Ouganda, de la Russie à l’Afrique du Sud, non pas sans transition, mais au contraire avec l’art de la transition parfaite de celui qui sait manier les platines. Radio Highlife évoque ainsi tour à tour Four Tet, Francis Bebey, Piero Umiliani, la philosophie ethno-musicologique d’Alan Lomax ou plus généralement tous ceux qui mélangent transe du passé et futur dans un grand maelstrom emballant.